Reviewed in 2012 by Tibe

Click here to read in english

La Résurrection de tonton Geese

par Tibe (2012)


Fatal Fury Special constituait en 1993 l'apogée du VS fighting chez SNK. Troisième épisode de la saga rivale de Street Fighter II, cet opus améliorant considérablement Fatal Fury 2 mettait les pendules à l'heure, faisant jeu égal avec Super Street Fighter II. De nouvelles sagas allaient faire leur apparition les mois suivants: chez SNK, Samurai Spirits et plus tard The King of Fighters 94', alors que Capcom réalisait Darkstalkers et X-Men: Children of the Atom. Il faut attendre 1995 pour voir les firmes rivales revisiter leurs sagas emblématiques avec Street Fighter Zero d'une part, et Fatal Fury 3 de l'autre! En passant de 150 à 266 mégas, SNK a voulu monter d'un cran la qualité, et pourtant il y avait du pain sur la planche, tant Fatal Fury Special était abouti. Mais voilà, deux ans ont passé, le versus fighting a évolué, et les standards changent: on a droit à des jeux plus rapides, plus beaux, plus fluides et au gameplay plus accessible. Si en plus le roster est copieux et les personnages charismatiques, on est sur la bonne voie!

Fatal Fury 3 impressionne dès les premières secondes, avec une intro digne d'un polar américain! On y voit Terry et Yamazaki, un nouvel arrivant, ainsi que Geese Howard qui déboule dans une Rolls-Royce. Le jeu s'annonce bien léché, avec un menu options très complet et une présentation globale, que ce soit au niveau du character select, de la carte de Southtown, ou des petites intros avant-combat, particulièrement soignées. La seule mauvaise surprise concerne le roster: treize personnages seulement - et encore, après code! - alors que FFS proposait seize protagonistes deux ans avant. Du précédent opus, seul cinq combattants ont été conservés, et pas des moindres: Terry, Andy, Joe, Mai, et Geese! SNK y ajoute huit combattants totalement inédits, chapeau! On comprend que le roster soit moins copieux, la réalisation de ces nouveaux venus constituant une charge de travail importante. D'autant plus que strictement rien n'a été repris du précédent épisode: décors, sprites, musiques, animations, tout est 100% nouveau. Fatal Fury 3 voit le retour inattendu du maléfique Geese Howard, que l'on croyait mort dans Fatal Fury.

Une toute nouvelle intrigue nous amène dans notre station balnéaire préférée. Les jumeaux Jin Chon Rei et Jin Chon Su ont entrepris de récupérer le dernier parchemin d'immortalité se trouvant à Southtown, aidés par Ryuji Yamazaki. Parmi les autres arrivants, on a le détective Hon Fu, expert en arts martiaux; Blue Mary, qui se liera d'amitié avec Terry; mais aussi Franco Bash, Bob Wilson (le protégé de Richard Meyer) ainsi que le mystérieux Sokaku. Le gameplay conserve quelques anciennes bases: système de jeu à quatre boutons, plusieurs plans, furies, combos, esquives... Les améliorations consistant en un gain de souplesse tant au niveau de la maniabilité que de l'animation, de nouveaux combos, et l'apparition d'un troisième plan de jeu. On passe sur le plan avant avec A+B, et sur le plan arrière avec B+C. L'action intègre le dash et le backdash (déjà présent dans FFS) ainsi qu'esquives, contres et garde aérienne. Les combattants gagnent deux niveaux de Furies, avec l'apparition des HDM (Hidden Desperation Moves). Fatal Fury 3 s'avère fun et agréable à jouer, mais les mécaniques sont complexes et l'on se serait bien passé de tant de technicité, nuisant un peu au rythme des combats.

On a droit à douze nouveaux stages, grands, beaux variés, et évolutifs: matin, après-midi et nuit. C'est somptueux car réalisé dans un style fin, voluptueux, chiadé. Cerise sur le gâteau, les décors sont interactifs: en fin de combat, projeter l'adversaire vers le fond avec une attaque du premier plan projette celui-ci dans le décor: parfois dans l'eau, contre un arbre, une vitre... et tant d'autres! Un détail fun, auquel vient s'ajouter une animation de très grande qualité, qui aurait cependant pu être un peu accélérée: on a gardé approximativement la même vitesse que dans Fatal Fury Special, avec davantage de décomposition et de fluidité. La bande son n'a rien de plus que d'habitude, que ce soit dans le bon sens ou dans le mauvais: la qualité est comme toujours au top, les thèmes sont sympas, les bruitages font le boulot sans souci, et les voix des personnages se font toujours bien entendre. SNK réussit son pari de renouveler la saga Fatal Fury: cet opus en impose avec  sa réalisation haut de gamme et son nouveau gameplay. Toutefois, il va falloir travailler à nouveau pour regagner le statut de méga-hit... Davantage de personnages et un affinement global devrait permettre d'y réussir.


GRAPHISME

97%

Les nouveaux décors sont nombreux, évolutifs et colorés avec un effet de relief réussi. Les sprites ont tous été redessinés avec goût.
ANIMATION 92%
On a bien gagné en fluidité depuis Fatal Fury Special. Plus de nervosité dans le rythme des combats aurait été parfait!
SON 88%
La nouvelle bande son est de très bonne qualité et inspirée, mais parfois un peu trop discrète.
DURÉE DE VIE 84%
On régresse à treize persos (avec code) ce qui est inférieur à FFS.
JOUABILITÉ 89%
La maniabilité est plus souple qu'avant, avec une grande place laissée aux esquives et quelques combos supplémentaires. De petits réglages seront toutefois nécessaires d'ici Real Bout!

NEOGEOKULT

Overall

88%
Fatal Fury 3 repart pratiquement de zéro: la réalisation est réussie et le nouveau gameplay bien agréable pour une nouvelle mouture!

QUALITÉ/PRIX (2012)

Pour une cinquantaine d'euros (version JP), ne vous privez pas de mettre Fatal Fury 3 dans votre ludothèque. C'est un excellent jeu de combat, relativement différent des classiques de la Neo Geo comme KOF, Samurai, ou même les Real Bout sortis après.

Bannière bouton
Bannière bouton