Reviewed in 2020 by Tibe

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Scénario Chuck-Norrissesque

par Tibe (2020)


Real Bout Fatal Fury surgit sur Neo Geo AES seulement neuf mois après l'épisode 3, accusant 80 mégas supplémentaires à la pesée... De là à y voir l'aveu d'un échec commercial à effacer au plus vite pour SNK, il n'y a qu'un pas! La légende raconte que l'éditeur s'est empressé de recycler les invendus de Fatal Fury 3 pour minimiser les pertes... Allo tonton Geese? Salut c'est ton neveu Moshé du Japon là, dis tu peux m'organiser un p'tit tournoi là, rapido presto à l'ancienne, façon Jean-Claude Van Damme? Nan parce que j'suis un peu dans la merde là, j'ai d'la camelote à fourguer faut qu'j'me dépêche... On retrouve l'intégralité du roster de l'opus précédent, auquel viennent s'ajouter trois combattants déjà rencontrés dans de précédentes aventures: Duck King, le roi du Break Dance, Billy Kane, le garde du corps de Geese Howard, et Kim Kaphwan, le champion de Taekwon Do dans Fatal Fury 2. Panel de combattant légèrement amélioré, gameplay simplifié, réalisation affinée... Voyons voir si ce Real Bout tient toutes ses promesses.

Fatal Fury 3 était graphiquement très réussi, et on redescend d'un niveau: Real Bout ne propose que cinq décors, jolis certes, mais sans plus. Occupant plus de trois écrans de large chacun, ceux-ci ont la particularité d'être destructibles, de renfermer quelques pièges originaux, et d'être joliment animés. Les personnages, repris du précédent opus sauf les nouveaux revenants (si si), intègrent parfaitement ceux-ci tant dans la profondeur que les couleurs. Ils ont reçu de nouvelles étapes d'animations procurant une fluidité accrue. Le gameplay est devenu plus intuitif, et si les combos, plus nombreux, bénéficient d'une fenêtre de timing plus large, la configuration des commandes n'est pas en reste. Désormais, pour changer de plan, on utilise le bouton D. Moyennant une combinaison avec certaines directions du stick, celui-ci permet aussi de changer de plan après une chute, de frapper un adversaire se trouvant sur un autre plan, ou de se tourner pour attaquer pendant un cross-up. A= poing, B= pied, C= "coup puissant" ou prise au corps-à-corps, mais aussi link-up moyennant l'utilisation des directions haut ou bas, après la chute de l'adversaire.

Contre-attaques, dash avant et arrière avec des frames d'invincibilité, deux niveaux de fury, guard cancel, combos désormais comptabilisés à l'écran... Techniquement, FFRB est donc tout à fait digne d'intérêt, car plus complet que Fatal Fury 3, en plus d'offrir un roster correctement équilibré et décent en quantité pour un jeu de 1996. SNK a même inclus la possibilité de feinter une attaque spéciale pour chaque combattant, ce qui ne sert pas à grand chose, mais bon c'est rigolo. Un système de notation en fin de round viendra sanctionner votre performance. Vous serez évalué de D à triple S, en fonction de votre propension écraser vos ennemis, les voir mourir devant vous et entendre les lamentations de leurs femmes avec style et efficacité. Pas mal, car cela permet de griller ceux qui matraquent les boutons sans trop savoir ce qu'ils font. Au niveau du déroulement du jeu, il n'y a absolument aucune surprise: on affronte les adversaires par "paquets" de trois, puis Geese au sommet de sa tour. Point de bonus stage ou de petit agrément en cours de route, dommage!

Les musiques du jeu, une fois n'est pas coutume, occupent surement une bonne partie de la place dans la cartouche, car elles sont d'excellente qualité, à l'instar des effets et voix, nombreux. On retrouve les morceaux les plus connus remaniés, ainsi que quelques nouveautés, mais ça ne surpasse pas vraiment Fatal Fury 3 là  non plus, à l'instar des graphismes. Non vraiment, les amoureux du Beau préféreront à coup sûr l'opus précédent, mais les amoureux de gameplay léché auront de meilleures sensations en jouant à Real Bout. Evidemment, il y a depuis eu Real Bout Special et Real Bout 2, qui ont repris les principes et bases de ce premier Real Bout et les ont portées à un autre niveau, faisant carrément oublier cet épisode un peu transitoire, il faut bien le dire. Toutefois, si vous aimez l'ambiance de Southtown, les décors qui se brisent, les combos et furies faciles à faire, et que vous avez très envie de faire tomber Geese Howard de son building, et bien cet épisode de Fatal Fury vous tend les bras!


GRAPHISME

90%

Le nombre d'aires de jeu a chuté à cinq seulement, mais celles-ci sont grandes, interactives et esthétiquement réussies. Les personnages sont repris de FF3, donc beaux et détaillés.
ANIMATION 93%
La fluidité, déjà très bonne dans le précédent opus, est ici améliorée, les personnages ont plus d'animations qu'avant et les décors regorgent de détails qui bougent, se brisent, changent, etc.
SON 88%
Les ré-instrumentations des thèmes de nos héros ne sont pas toutes fantastiques, mais l'ensemble est bon avec de nouvelles mélodies qui claquent bien. Bruitages et digits sont au rendez-vous, as usual.
DURÉE DE VIE 87%
Seize combattants en tout et pour tout, c'est supérieur à FF3 (treize avec les codes de la mort que vous pouvez retrouver dans notre section TIPS).
JOUABILITÉ 92%
Les commandes simplifiées facilitent les enchaînements et la nouvelle gestion des plans est une bonne idée. La prise en main est plus facile qu'avec les précédent Fatal Fury, et la double barre de vie rend les combats plus longs et techniques.

NEOGEOKULT

Overall

89%
Bravo à SNK qui fait ici encore évoluer sa saga. Real Bout reste un opus remarquable, toujours très jouable et offrant une réalisation soignée.

QUALITÉ/PRIX (2020)

FFRB reste un très bon jeu de baston, certes dépassé par RBS et RB2, mais nettement moins cher que ceux-ci et proposant une ambiance et des mécanismes ressemblants. Pour grosso-modo moins de 150 euros, si vous aimez Fatal Fury, foncez!

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