Reviewed in 2011 by Tibe

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Post-Apocalyptic Shooter

par Tibe (2011)


Aussi étonnant que cela puisse paraître, Last Resort est le tout premier Shoot them Up horizontal à voir le jour sur Neo Geo. Le titre débarque sur AES en 1992, provoquant l'émoi chez les testeurs de jeux vidéo et les (encore rares) possesseurs de la bécane. Fortement inspiré du légendaire R-Type, son action se déroule sur une terre chaotique et parfois dans l'espace, en l'an de grâce 2920. Au commandes de vos longilignes vaisseaux de combat, vous partez exterminer les machines qui menacent l'humanité, ce qui n'est pas sans rappeler Terminator. Last Resort, qui emprunte au jeu d'Irem son style, son module et quelques une de ses armes, lui a aussi emprunté sa difficulté: vous êtes prévenus! Reprenant le principe selon lequel un impact vous tue, le joueur est renvoyé au dernier checkpoint du niveau, mais uniquement lorsque toutes les vies ont été utilisées, autrement dit à chaque fois que l'on consomme un crédit. Et  il va en falloir, des crédits...

Les graphismes de Last Resort sont en tous points épatants: finesse, relief, choix des couleurs... on évoque souvent Akira quand on voit le premier niveau du jeu, se déroulant dans un Tokyo du futur. L'atmosphère post-apocalyptique est palpable, au travers des différents décors et musiques. Le jeu comporte seulement cinq stages, mais ceux-ci sont tous très différents, bien qu'on retrouve de l'un à l'autre les mêmes ennemis, plus quelques-uns endémiques à chaque monde. L'ambiance hi-tech futuriste est omniprésente avec des grattes-ciels effondrés, mégapoles de béton, cités inondées, mais aussi des hordes de "mécas" tout droit sortis de Robotech. L'ambiance est stressante avec quelques passages particulièrement angoissants, genre "fin du monde"! La domination des machines... les gars de chez SNK ont kiffé Terminator, ça c'est sûr! En plus des graphismes, on a droit à des bruitages d'excellente qualité participant pour beaucoup à l'atmosphère du jeu, avec lasers et explosions, bruits de pluie, chocs... Les musiques en revanche sont plutôt discrètes mais bien dans le ton, synthétiques et métalliques. Mais de toute façon, elles se font bien vite oublier, tant l'action est prenante. 

Le gameplay reprend les bases simples (mais excellentes) posées par R-Type quelques années plus tôt: vous disposez, après l'avoir récupéré via les bonus à collecter, d'un module à la fois offensif et défensif, car non seulement il vous sert de bouclier contre la multitude de tirs ennemis (plasmas et laser passent à travers toutefois, attention), mais il vous permet également de lancer des salves puissantes, un arsenal varié étant proposé à ce niveau. Votre module peut aussi être lancé dans différentes directions en chargeant le tir avec A. Différence avec R-Type, le bouton B sert lui à fixer ou libérer le module dans une position donnée, celui-ci pouvant être positionné à 360° autour de votre vaisseau. Si vous avez collecté un bonus bleu, le module rebondira contre les parois, s'il était rouge, il glissera sur celles-ci. Les Boss, des machines de guerres gigantesques, sont très beaux et en général coriaces: votre arsenal ne sera pas de trop pour vaincre ces léviathans spatiaux. L'animation du jeu est bien faite et sa vitesse est correctement réglée, et les décors pleins d'interaction avec le plan de jeu. On déplore quelques ralentissements (peu nombreux lorsque l'on joue en solo, mais plus sensibles à deux) et quelques rares bugs d'affichage. 

La durée de vie quant à elle, est artificiellement élevée: si le soft ne comporte que cinq niveaux, à l'instar de Ghouls'n'Ghosts, il faudra les boucler deux fois pour voir la vraie fin. Et bien que Last Resort soit plutôt difficile à terminer (surtout seul), les cinq niveaux passent bien vite lorsque l'on maîtrise les bases et que l'on n'est pas obligé de recommencer incessamment. Mais autant dire que l'on ne ressent pas le même plaisir à découvrir cinq nouveaux stages qu'à devoir se les frapper une seconde fois juste après les avoir franchis! Un ou deux mondes supplémentaires n'auraient pas été de refus, au moins histoire de s'aligner sur R-Type, par exemple. Et au risque de briser les rêves de certains, le jeu n'a pas vraiment de "fin" digne de ce nom. Un détail bâclé un peu regrettable, surtout quand on connait le souci du détail habituel chez SNK. Outre ces petites considérations, Last Resort reste un grand Shoot them Up dégageant une atmosphère bien à lui, au gameplay toujours aussi jouissif et à la réalisation très remarquée à sa sortie.


GRAPHISME

93%

Last Resort est sublime avec ses décors futuristes variés, et les sprites ennemis ne sont pas en reste.
ANIMATION 85%
Il y a des zooms et explosions à tout va, de plus extrêmement détaillées. L'action est fluide et rapide, mais l'on note quelques ralentissements lorsque l'écran est chargé.
SON 88%
Le jeu est agrémenté de thèmes hi-tech bien adaptés à l'environnement qui savent se faire discrets. Les bruitages sont excellents, mais pas de digits vocales cette fois-ci!
DURÉE DE VIE 75%
Difficile et prenant, Last Resort est cependant un peu court avec ses cinq stages. Le jeu à deux vient relever le plaisir et le fun.
JOUABILITÉ 90%
De très bonnes mécaniques de jeu et une maniabilité au poil. Avec une base à la R-Type légèrement améliorée, la recette fonctionne!

NEOGEOKULT

Overall

89%
Superbe Shoot them Up sur Neo Geo, Last Resort a le potentiel d'un méga-hit, mais pâtit d'une durée de vie un peu limitée.

QUALITÉ/PRIX (2011)

130 euros pour les versions euro/us, un poil davantage pour la japonaise, ce n'est pas donné bien sûr, mais voici un jeu qui les vaut. Last Resort est l'un des meilleurs shoot them up de la Neo Geo, et tout rétro-gamer digne de ce nom se délectera de ce jeu grandiose.

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